Ça ne fait pas les gros titres, mais ça devrait. Réunis le week-end dernier à Vienne, les représentants de cinq des partis de la nouvelle extrême droite européenne ont décidé de lancer une campagne en faveur d'un référendum européen sur l'entrée de la Turquie dans l'Union. Ce n'est encore qu'une déclaration d'intention. L'extrême droite n'aura pas la tâche facile car, si le traité de Lisbonne permet l'organisation de référendums d'initiative populaire, il y met beaucoup de conditions, floues qui plus est. Il y faut 1 million de signatures dans «un nombre conséquent de pays membres». Elles ne sont pas encore réunies mais si elles l'étaient, la réponse serait clairement «non» à une candidature dont la majorité des citoyens de l'Union ne veut pas.
Cette seule perspective va conforter ceux des gouvernements qui n’en veulent pas non plus et, l’un dans l’autre, un coup de frein supplémentaire est ainsi donné à ce nouvel élargissement. Presque au point mort, les négociations avec la Turquie en seront encore plus compromises car, à l’heure où le rejet de l’Islam fait tant recette, personne ne souhaitera que les extrêmes droites puissent s’affirmer en utilisant un outil de démocratie directe européenne sur un thème qui les mettrait à l’unisson d’électeurs de tous les courants politiques.
Ça ne fait pas les gros titres, mais ça le devrait pour deux raisons. La première est qu’il faudra, décidément, compter en Europe avec cette nouvelle force, nationaliste, islamophobe et, parto