L'air de Naples est devenu nauséabond pour Silvio Berlusconi. Alors qu'il surfait il y a un peu plus d'un an sur les sondages, notamment pour avoir, proclamait-il, résolu le problème des ordures en Campanie, le président du Conseil italien est revenu au point de départ et voit sa popularité en forte baisse (34% d'opinions positives en octobre). Depuis quelques semaines, les déchets s'entassent à nouveau dans certains quartiers de Naples et une véritable guérilla urbaine s'est installée au pied du Vésuve. A quelques kilomètres de Pompéi, les habitants des communes de Terzigno et Boscoreale bloquent les rues, incendient les bennes, prennent à partie les forces de l'ordre et empêchent l'accès à la décharge. «Basta ! Plus de déchets ! Plus de mensonges !» proclament les riverains près d'un site rempli et pestilentiel. L'annonce de l'ouverture d'une seconde décharge pour résoudre la situation alarmante de Naples a déclenché, fin septembre, la révolte : pacifique le jour, de plus en plus violente la nuit, elle nécessite un déploiement important de forces de l'ordre.
Balayette magique. Après avoir stigmatisé le centre gauche pour ne pas avoir su gérer la situation, Berlusconi avait prétendu pouvoir régler l'affaire, en «capitaine d'entreprise» avec une balayette magique. Mais passées les solutions d'urgence (envois d'ordures à l'étranger, extension des décharges déjà existantes, etc.), le problème s'est de nouveau posé. L'incinérateur d'Acerra ne f