Après le coup du mépris («rien de neuf»), puis les remontrances («c'est irresponsable»), Washington a commencé à apporter un début de réponse aux questions soulevées par la divulgation, par le site internet WikiLeaks, de 400 000 documents classés confidentiels relatant des faits de guerre en Irak, entre 2004 et 2009.
Pour la première fois, un haut responsable du Pentagone a tenté hier de répondre sur le fond plutôt que de s’en prendre à la forme et à la légitimité du site alternatif. Le général George Casey, qui avait dirigé les troupes américaines en Irak de 2004 à 2007, c’est-à-dire au pic de l’insurrection, a nié que ses hommes aient fermé les yeux sur les cas de torture commis par des forces irakiennes sous la supervision d’Américains et dont ils auraient pu avoir connaissance.
Les documents mis en ligne par WikiLeaks révèlent en effet, ou plutôt confirment, la pratique à grande échelle d'atroces tortures dans les centres de détention irakiens, alors que soldats et policiers locaux ont été formés par les Etats-Unis et ont travaillé, jusqu'au retrait des troupes de combat le 1er septembre dernier, sous supervision américaine.
«Notre politique a toujours été que lorsque les soldats américains se trouvent confrontés à des cas de violence sur des prisonniers, ils doivent les empêcher et ensuite rendre compte immédiatement aux chaînes de commandement américaine et irakienne», a rappelé Casey, actuel chef d'état-major de l'armée de terre. Ça,