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Analyse

Brésil : l’élection en déchantant

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L’héritière de Lula est assurée d’être élue dimanche, mais au terme d’une campagne décevante.
Dilma Rousseff salue ses partisans à Fortaleza, dans le nord du Brésil le 26 octobre 2010 (AFP Ho)
par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 29 octobre 2010 à 0h00

Ce ne sera peut-être pas la «raclée» électorale promise par le président Lula. Mais sa dauphine et ex-chef de cabinet, Dilma Rousseff, candidate du Parti des travailleurs (PT, gauche), est assurée de se faire élire ce dimanche à la tête du Brésil. Ancienne guérillera du temps de la dictature militaire, cette technocrate qui n'avait jamais disputé jusqu'ici la moindre élection devance largement José Serra, son adversaire à la longue carrière politique comme parlementaire, ministre, maire de São Paulo, puis gouverneur de l'Etat éponyme.

«Dilma», comme on l'appelle, est créditée de 49 à 52% des intentions de vote, selon les sondages, contre 38 à 40% pour Serra. L'élection présidentielle n'aura pas été la simple formalité que laissait présager la popularité inégalée de Lula (plus de 80% d'opinions favorables). «Beaucoup aiment le Président mais pas sa candidate, résume le politologue Jairo Nicolau. Dilma n'inspire ni confiance ni sympathie. Mais Lula lui-même n'a jamais été élu au premier tour. Il y a encore une forte résistance à la gauche.»

Ballottage. La candidate du PT est certes arrivée en tête du premier tour, le 3 octobre, avec 47% des voix (14 points d'avance sur Serra). Mais la surprise est venue de la troisième postulante, l'écologiste Marina Silva, une déçue du «lulisme» qui a raflé près de 20% des suffrages. Cette ancienne femme de ménage connue pour son intégrité et son combat pour l'Amazonie est la digne héritière du Lula