Pari enfin tenu. Ce dimanche, 5,7 millions d’Ivoiriens sont appelés à voter pour une élection présidentielle attendue depuis cinq ans. Jusqu’au bout, en raison notamment du faible pourcentage de cartes d’électeurs distribuées en dehors d’Abidjan et de la difficulté d’acheminer le matériel électoral jusque dans les coins les plus reculés du pays, des doutes ont plané sur la possibilité d’organiser ce scrutin déjà reporté six fois. Mais, après une ultime polémique sur le système de comptage des voix, il devenait sans doute plus risqué de reporter une énième fois l’élection que de la maintenir, même dans des conditions imparfaites.
Hormis quelques affiches déchirées et des propos parfois incendiaires dans les journaux affiliés aux candidats, la campagne a été marquée par un climat étonnamment paisible. Vendredi, les partisans de deux des principaux candidats ont investi les rues d'Abidjan dans une ambiance bon enfant. Le président sortant, Laurent Gbagbo, avait convoqué ses partisans au stade Félix-Houphouët-Boigny pendant qu'Alassane Ouattara, le leader du Nord, s'offrait une «tournée de remerciements» dans les rues de la capitale économique. Fidèle à sa réputation de «sphinx» distant, le troisième poids lourd de cette élection, l'ancien président Henri Konan Bédié, ne s'est pas montré.
Tous les observateurs s’attendent à une journée de vote plutôt sereine ce dimanche. Mais c’est le jour d’après qui inquiète. Car cette ancienne colonie française, jadis considérée comme