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Analyse

Affaiblie, la nébuleuse passe par des voies détournées

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Al-Qaeda s’appuie sur des hommes isolés, difficiles à intercepter.
publié le 1er novembre 2010 à 0h00

Cette fois il s'agissait de colis explosifs expédiés par fret aérien. Cela aurait pu être un camion piégé, voire même une «bombe sale» - bactériologique ou avec des déchets radioactifs - placée dans un conteneur acheminé par mer. Le terrorisme jihadiste a préféré jusqu'ici les attentats-suicides, plus spectaculaires, mais les experts de l'antiterrorisme se préoccupent de longue date de tels risques. «Même s'il y a de plus en plus de contrôles par scanners ou aux rayons X sur les chargements, il est très difficile de prévenir de tels attentats. A moins de savoir ce que l'on cherche grâce à un efficace travail de renseignement», explique Jean-François Daguzan, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique.

Ce nouvel attentat déjoué est révélateur de la crise d'Al-Qaeda, mais aussi de sa très grande adaptabilité. «Les espaces d'action se sont réduits, notamment avec le renforcement des contrôles dans les aéroports, et Al-Qaeda cherche des voies de contournement. Ce qui montre que, malgré son affaiblissement et son éclatement en des groupes nationaux ou régionaux, la nébuleuse d'Oussama ben Laden cherche toujours des moyens de frapper les pays occidentaux sur leur territoire», analyse ce spécialiste du terrorisme. Il rappelle aussi que «le rayonnement de Ben Laden demeure bien réel parmi ceux qui rêvent d'un jihad global».

«Risque majeur». Depuis les attentats de Londres, en juillet 2005, Al-Qaeda n'a plus été capable