Laurent Gbagbo a bien tenté de remettre la France au centre des débats lors de cette élection présidentielle en Côte-d’Ivoire. Sans succès. Les 5,7 millions d’électeurs qui étaient appelés aux urnes hier avaient d’autres préoccupations que le rôle néfaste prêté par le chef de l’Etat ivoirien à l’ex-puissance coloniale : la réconciliation nationale, le désarmement au Nord, l’emploi des jeunes, le coût de la vie, les coupures d’électricité.
Quant à la France, elle a été on ne peut plus discrète lors de cette campagne, pour ne pas dire invisible, dans ce qui fut jadis sa «vitrine» en Afrique de l'Ouest. Quel que soit le nom du vainqueur, elle devrait l'être davantage encore en parachevant, dans les prochains mois, le retrait de ses troupes de Côte-d'Ivoire.
Conditions. Durant ses meetings, se posant en champion de la «seconde indépendance», le candidat Gbagbo n'a cessé de qualifier ses deux principaux rivaux, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, de «candidats de l'étranger». Sous-entendu : soutenus par Paris. Le premier était très proche de Jacques Chirac. Le second est un ami personnel de Nicolas Sarkozy. Mais la diplomatie française a pris soin de rester aussi neutre que possible durant cette élection.
A son arrivée à l'Elysée, en mai 2007, le président français avait posé deux conditions à une normalisation des rapports entre Paris et Abidjan, quasiment rompus depuis la mort de neuf soldats