Parmi le beau monde qui se presse ce soir dans une riche villa des environs de Charleston, entre piscine privée et plateaux de petits fours, Tim Scott se repère facilement : il est l'un des rares Noirs de la réception, et le plus courtisé. «Laissez-moi vous serrer la main, s'approche une vieille dame blanche aux cheveux gris, joignant le geste à la parole. Votre élection va être historique.»«Je vous félicite, glisse une autre. Votre candidature montre qu'on avance dans la bonne direction !» Tim Scott, 45 ans, est l'une des sensations déjà annoncées des midterms, les élections de mi-mandat qui risquent de coûter aux démocrates leur majorité au Congrès.
Candidat républicain dans une circonscription acquise au parti, Tim Scott est pratiquement assuré d’entrer mardi prochain à la Chambre des représentants, où il sera le premier Noir élu par la Caroline du Sud depuis plus d’un siècle et le premier Noir républicain au Congrès depuis 2003. Mieux, il représentera une circonscription dont la population est blanche à plus de 70%, dans un Etat du «Vieux Sud» qui fait souvent parler de lui pour ses nostalgies de la Confédération. La Caroline du Sud avait été la première à faire sécession des Etats-Unis, en 1860, pour tenter de préserver l’esclavage, et certains en tirent encore fierté.
Deux ans après l’élection de Barack Obama, les républicains présentent à leur tour un nombre record de 14 candidats noirs à la Chambre des représentants (mais au