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Libération
Récit

Messe de Bagdad : l’obscur carnage

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L’assaut qui a mis fin à la prise d’otages jihadiste et fait plus de 50 morts dimanche est critiqué.
Policiers et enquêteurs devant la cathédrale Sayidat al-Najat après son attaque, le 1er novembre 2010 à Bagdad, en Irak (AFP Sabah Arar)
publié le 2 novembre 2010 à 0h00

Etaient-ils venus attaquer la Bourse de Bagdad, comme l’assure une source du ministère de l’Intérieur, puis, face au dispositif de sécurité, se sont-ils rabattus sur l’église la plus proche ? Ou la cathédrale syriaque catholique de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours (Sayidat al-Najat) était-elle l’objectif initial du commando jihadiste ? C’est une des zones d’ombre de la sanglante attaque de dimanche soir, au centre de Bagdad, qui a fait, selon l’AFP, plus de 50 morts : 46 victimes parmi les fidèles, 7 membres des forces irakiennes et 5 terroristes.

L’autre interrogation porte sur le déroulement exact de la prise d’otages : pourquoi le bilan de 7 tués, donné dimanche soir, a soudainement bondi à une quarantaine de morts lundi matin ? Enfin, quel rôle ont joué les troupes américaines dans l’assaut ? L’armée américaine assure que ses conseillers sont arrivés après l’opération des forces spéciales irakiennes. Mais des otages assurent avoir été libérés par des GI - dont la tenue est identique aux uniformes de l’armée irakienne.

C’est à 17 heures que l’attaque a débuté par l’explosion d’une voiture piégée. Les assaillants, vêtus de treillis, ont tué deux gardes à l’entrée de la cathédrale, dans le quartier huppé de Kerada. Une centaine de personnes participaient à la messe. Le groupe d’hommes armés a tué immédiatement le prêtre et poussé les fidèles à coups de crosse vers l’arrière du bâtiment. Les assaillants auraient alors contacté les autorités par téléphone, demandant que soient r