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Aux petits oignons avec le géant chinois

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Depuis deux ans, lobbyistes, hommes politiques et patrons français «amis de Pékin» se démènent pour réchauffer les relations entre Paris et le géant asiatique. En s’appliquant à faire taire les critiques sur les droits de l’homme.
Le président chinois Hu Jintao et le président Nicolas Sarkozy, le 28 avril 2010 à Pékin. (© AFP Eric Feferberg)
publié le 3 novembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 3 novembre 2010 à 8h54)

Ils n’auront pas ménagé leurs efforts. Dans la classe politique et les milieux économiques français, nombreux sont ceux qui vont pousser un ouf de soulagement avec la venue de Hu Jintao en France. Depuis 2008, ces amis de la Chine veulent faire oublier le passage calamiteux de la flamme olympique à Paris et la discrète poignée de main de Sarkozy avec le dalaï-lama en Pologne qui ont tant chahuté les relations diplomatiques et parasité le business.

«La page des hésitations est définitivement tournée», assurait dimanche Jean-Pierre Raffarin dans le JDD. L'ancien Premier ministre est le grand ami de Pékin et le monsieur bons offices de la politique française en Chine. Avec ses trente ans d'activisme, le casque bleu Raffarin a toujours eu l'oreille des autorités ces derniers mois, pourtant fâchées par Nicolas Sarkozy, jugé «imprévisible». Les Chinois n'ont pas oublié la visite officielle de Raffarin en 2003, en pleine épidémie du Sras. Lui ne rate jamais l'occasion de fanfaronner à ce sujet. Au pire de la crise tibétaine, au printemps 2008, le sénateur du Poitou s'était rendu à Pékin, porteur d'une lettre de Nicolas Sarkozy et d'un courrier de Jacques Chirac, l'autre grand ami de l'Empire du milieu. A son retour, en partisan de la «non-violence», il se laissait aller sur RTL : «La Chine a quitté la route de la dictature.» En toute logique, il a milité pour que Sarkozy assiste à la cérémonie des JO de Pékin en août 2008. «Raffarin,