La galère continue pour les Sénégalais qui subissent depuis plusieurs mois des pannes de courant fréquentes. Les conséquences de ces «délestages» sont importantes : appareils électroménagers abîmés ou foutus, aliments qui pourrissent pour les ménages ; baisse de la production, pertes de commandes pour les entreprises, qui ont dû s'équiper en groupes électrogènes. A Dakar, la situation a été particulièrement grave en juillet et septembre : le courant a été coupé des journées entières, provoquant des manifestations de rue parfois violentes. Des imams ont appelé à ne plus payer les factures de la Sénélec, la société nationale d'électricité, qui a invoqué des problèmes techniques pour expliquer les pannes.
Début octobre, le président Abdoulaye Wade a réagi en limogeant le ministre de l'Energie, Samuel Sarr, pour le remplacer par son fils Karim, déjà détenteur de plusieurs portefeuilles ministériels. Curieusement, les coupures sont moins nombreuses depuis. Mais jusqu'à quand ? Les problèmes de la Sénélec sont sérieux. L'entreprise est depuis 2005 «une vache laitière très largement mise à contribution pour alimenter les caisses des prébendiers officiels», a dénoncé dans un éditorial Abdou Latif Coulibaly, journaliste de renom et directeur de l'hebdomadaire la Gazette. Wade père a ordonné un audit.
A un peu plus d'un an du scrutin présidentiel, cette affaire est du pain bénit pour l'opposition. Une crise similaire a contribué, en 2000, à l'échec à la présid