Elle porte sur le revers de son gilet rouge ce qu'elle appelle «le badge de la colère». Un pin's marqué «Fier de voter» estampillé de la bannière étoilée. «C'est bien de fierté qu'il s'agit, de la fierté d'être Américain», lance Wendy Wagner qui se présente comme une «femme ordinaire» au milieu de la foule rassemblée à l'hôtel Westin de Wheeling, au nord de Chicago. «Obama nous a enlevé cette fierté. Et aujourd'hui, il paie l'addition. Il nous a trahis et il doit en subir les conséquences.» Quelques minutes plus tard, dans la «salle de bal» adjacente, Mark Kirk, le candidat républicain «modéré» dans la course au Sénat de l'Illinois, peut crier victoire. Et trouver des accents de tribun populiste pour assurer que «ce siège qui fut celui du Président appartient désormais au peuple de l'Illinois».
Deux ans après l’élection triomphale d’Obama à la Maison Blanche, son fief n’a donc pas résisté à la marée républicaine. En 2008, les démocrates de l’Illinois avaient profité à plein du message de changement porté par Obama. Aujourd’hui, le bilan est plus que mitigé et la gueule de bois sévère. Au-delà de la «reconquête» hautement symbolique du poste occupé jusqu’en 2008 par le Président, les républicains ont raflé une demi-douzaine de sièges à la Chambre des représentants à travers l’Etat, dont certains grâce au Tea Party. Et hier après-midi, les démocrates n’étaient même pas sûrs de pouvoir conserver le poste de gouverneur, alors