Menu
Libération
grand angle

Coptes d’Egypte, l’arme du divorce

Article réservé aux abonnés
Musulmans et chrétiens se disputent depuis juillet l’appartenance religieuse de Camélia Chehata, épouse d’un prêtre. Dimanche, elle est devenue l’instrument des menaces d’Al-Qaeda sur la communauté copte.
publié le 4 novembre 2010 à 0h00

Le grésillement du talkie-walkie se mêle au son des cloches, sourd et lent. Devant l'église Saint-Serge, des hommes en armes et des véhicules de police veillent sur ce haut lieu touristique du Caire copte, comme à l'accoutumée. Mais ailleurs, devant les autres églises d'Egypte, la surveillance a été «discrètement renforcée», assurent les forces de sécurité. Depuis l'attentat contre l'église de Bagdad, dimanche, qui a fait 53 morts, les chrétiens d'Orient ont peur. Et ceux d'Egypte plus que les autres : en revendiquant la tuerie, «l'Etat islamique d'Irak», groupuscule de la mouvance Al-Qaeda, a ouvertement menacé de s'en prendre à eux, leur donnant deux jours pour libérer Wafaa Constantine et Camélia Chehata, deux «disparues» dont musulmans et coptes d'Egypte se disputent l'appartenance religieuse. L'ultimatum a expiré, et Wafaa et Camélia n'ont pas refait surface. Inconnues sur la scène internationale, ces deux femmes sont, en Egypte, au cœur d'une polémique qui enfle depuis de longs mois, cristallisant les tensions croissantes entre radicaux musulmans et chrétiens du pays.

Camélia Chehata, épouse d’un prêtre copte, a disparu de chez elle en juillet, après une énième querelle conjugale. Aussitôt, la rumeur court dans la communauté chrétienne : la jeune femme a été kidnappée et convertie de force à l’islam. L’histoire en rappelle une autre : celle de Wafaa Constantine, elle aussi femme de prêtre, dont la disparition, six ans plus tôt, a aussi déclenché un pic de tens