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Libération

Le duel Gbagbo-Ouattara échauffe la Côte-d’Ivoire

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Présidentielle . Le clan du chef de l’Etat, surpris par le bon score de son rival du Nord au premier tour, ressort son couplet patriotique.
publié le 4 novembre 2010 à 0h00

Le camp du candidat Laurent Gbagbo a changé de rengaine. Avant le premier tour de la présidentielle ivoirienne, il clamait : «Y'a rien en face.» Après le scrutin de dimanche, le mot d'ordre est devenu : «Dans tous les cas, on gagne !» Une variation sur le même thème - celui de l'inéluctable victoire du président sortant - qui trahit une certaine fébrilité et annonce une campagne explosive pour le second tour, prévu le 28 novembre.

D’après les derniers résultats disponibles hier soir, Laurent Gbagbo serait en tête à l’issue du premier tour avec environ 38% des suffrages exprimés. Mais il serait suivi par son grand rival du Nord, l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara (dit «Ado»), crédité de 32 à 34% des voix. Chassé du pouvoir en 1999 par un putsch militaire, l’ex-président Bédié finit troisième avec à 27% des suffrages, au grand dam de son mouvement, le vieux parti houphouétiste, le PDCI (Parti démocratique de Côte-d’Ivoire).

Ennemi. Pour les proches du candidat Gbagbo, le coup est rude. A force de répéter que leur champion allait l'emporter dès le premier tour, ils avaient fini par y croire. Face à deux leaders représentant, sur le papier, près de deux tiers de l'électorat - le groupe akan pour Bédié et les Dioulas pour Ouattara -, une victoire dès dimanche dernier du président sortant relevait du domaine de l'impossible. Passionné d'arithmétique électorale, Gbagbo le savait pertinemment. Mais il semble bien avoir sous-estimé la montée en p