Il a 39 ans, un profil de jeune premier, et peur de rien. Marco Rubio, élu mardi sénateur de Floride, est le plus séduisant visage du Tea Party. S'il continue sur sa lancée, on peut aussi parier qu'il briguera un jour la présidence. «Il devrait songer à se présenter à la présidence, peut-être même dès 2012», l'a déjà encouragé l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani.
Marco Rubio est fils d'exilés cubains à Miami ce qu'il n'omet jamais de rappeler. «Mes parents ont perdu leur pays à cause du gouvernement, résume-t-il volontiers. Je ne veux pas perdre le mien à cause du gouvernement.» Comme les autres têtes d'affiche du Tea Party, Rubio a fait campagne sur le «moins d'Etat» et «moins de dépenses publiques». Il y a un an encore, son défi lancé au gouverneur républicain de Floride, Charlie Crist, qui briguait le même siège de sénateur à ces midterms, semblait totalement insensé. Crist devançait Rubio de 30 points dans les sondages et personne ne donnait cher de l'ambitieux latino. Rubio avait pourtant déjà l'expérience du Parlement local de Floride, où il siégeait depuis 2000 et qu'il a présidé en 2006-2008. Surtout, Rubio a su attaquer Charlie Crist pour sa trop grande complaisance avec l'administration Obama : le gouverneur avait approuvé le plan de relance de 787 milliards de dollars et même donné l'accolade au président. Marco Rubio a monté cette accolade en épingle, pour se poser en seul défenseur du contribuable et de l'honneur