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Libération

L’antiterrorisme nippon miné par une grosse fuite

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Sécurité . Des documents top secret, notamment une liste d’étrangers potentiellement dangereux pour le Japon, ont été mis en ligne.
publié le 5 novembre 2010 à 0h00

C'est l'alerte rouge à la «Cyber Force» dépendant de l'Agence de police japonaise (qui a rang de ministère), créée à Tokyo dans la foulée du 11 Septembre pour veiller à la sécurité de la Toile nipponne. Les «patrouilleurs» d'Internet s'activent 24 heures sur 24 pour tenter de mettre un nom et un visage à celui ou celle, au sein des services de sécurité (police et défense) du Japon, qui, par mégarde ou plus vraisemblablement de manière volontaire, a rendu accessible sur le Net une série de documents très compromettants pour la sécurité du pays. Ceux-ci concernent la lutte antiterroriste d'un Japon plusieurs fois menacé, au cours des dix dernières années, par le réseau Al-Qaeda.

Sans tarder, a-t-on appris hier, les experts de la police de Tokyo ont diligenté une enquête interne afin de tenter de remonter l'origine de cette fuite, sous la forme de documents au format PDF accessibles à tous. Quelque 114 fiches confidentielles ont été mises en ligne, datées de 2004 à 2010, dévoilant l'identité - ainsi que l'adresse, le numéro de téléphone et des détails d'identification - de 600 personnes collaborant dans l'Archipel avec la police. Mais également d'étrangers soupçonnés d'atteinte à la sécurité de l'Etat, en clair de «terrorisme», terme auquel les Japonais donnent parfois un sens très large.

Ainsi, l'organisation écologiste américaine Sea Shepherd est-elle officiellement qualifiée, au Japon, d'«organisation terroriste», ses navires ou ses militants ayant m