Le démocrate Boris Tadic est devenu hier le premier président serbe à s'incliner, à Vukovar, sur les tombes de victimes croates de la guerre de 1991. «Je suis ici pour rendre hommage aux victimes et exprimer des mots d'excuses et de regrets», a dit Tadic lors de cette visite, qui scelle la réconciliation entre les anciens frères ennemis de l'ex-Yougoslavie. «Nos enfants, a-t-il dit, ne doivent pas porter le fardeau des politiques des années 90. La Serbie veut des relations de coopération.»
Le président serbe s’est rendu à Ovcara, le lieu emblématique des souffrances de cette ville pluriethnique. C’est là qu’ont été fusillés, en novembre 1991, quelque 200 civils et combattants croates. Au moment où, après un siège long de trois mois, la ville tombait aux mains des troupes de Belgrade, ils avaient trouvé refuge à l’hôpital de Vukovar. Ils ont été remis à des miliciens serbes qui les ont ensuite emmenés dans cette ancienne ferme collective, puis les ont tués dans un champ voisin.
Dix-neuf ans après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, les Etats successeurs, qui tous lorgnent l’Union européenne, tentent de solder les comptes des années de guerre. Boris Tadic s’est déjà rendu deux fois à Srebrenica, la ville où les troupes de Ratko Mladic, toujours en fuite, ont assassiné 8 000 musulmans bosniaques. Mais c’est avec la Croatie que le processus de rapprochement est le plus profond. Ce pays, dont la candidature d’adhésion à l’UE est très avancée, a élu l’an der