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Libération

Coca-Cola, le mirage planétaire

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Points de vue et cartes du monde avec les Editions Autrement.
publié le 6 novembre 2010 à 0h00

«Qui n'a pas vu associer la firme Coca-Cola à l'un des symboles les plus forts de la mondialisation alimentaire ? Cette idée ne résiste pas à l'examen de la carte des consommations réelles de cette boisson gazeuse. Pourquoi ? Parce que la multinationale joue sur les mots : "Coca est présent dans 192 pays", autrement dit, autant le nombre d'Etats membres à l'ONU. Or, être présent ne veut pas dire être bu ! Plus des trois-quarts des volumes de ce soda sont bus dans moins de quinze pays ! Et plus de 80% de la population mondiale n'en boit jamais.

«On lit souvent que le soda américain est la boisson la plus consommée dans le monde, cela n’a aucun sens car le thé est bien loin devant et l’eau aussi. Seulement, le thé n’appartient pas à une firme et aucun exportateur de thé ne peut revendiquer la totalité de sa consommation. Cette dernière et une part importante de la production en Asie reste domestique.

«Coca aime annoncer que le mot est "universel" parce que traduit en quatre-vingts langues. Il y a trois mille langues dans le monde dont le japonais qui utilise "Kekou Kele" signifiant "bonheur dans la bouche". La firme d'Atlanta communique sur une marque "mondiale", mais ne fait jamais allusion aux cultures locales qui émergent de la banalisation des sodas : Breizh Cola (Bretagne, plusieurs millions de bouteilles par an), Elsass Cola (Alsace), Royal Cola (Vosges), Corsica Cola (qui vend l'ethnicité corse), Chtilà Cola (Nord), Euskadi Cola (Pays b