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Libération
Reportage

Malouines, les Anglais comptent leurs moutons

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L’Argentine en rêve encore, mais une invasion surprise comme en 1982 tient de la mission impossible : le Royaume-Uni veille avec force soldats et missiles. Visite de Port Stanley, capitale d’un archipel so british.
par Ricardo UZTARROZ, Envoyé spécial à Port Stanley
publié le 6 novembre 2010 à 0h00

A peine posé le pied sur le tarmac de l'aéroport international de Mount Pleasant, une évidence s'impose : les Malouines sont fermement déterminées à rester britanniques, et l'affichent. L'aéroport est situé au cœur d'une imposante base de la Royal Air Force (RAF). Non sans raison, celle-ci a été surnommée l'Etoile de la mort, du nom, dans la Guerre des étoiles, de la station spatiale qui, avec son rayon laser, peut détruire instantanément une planète. Son rayon de la mort à elle, ce sont ses batteries de Rapiers 2 000, le missile sol-air, dernière génération, dont elle a été, dit-on, «richement dotée». Par leur simple présence, ces missiles ont transformé en citadelle inexpugnable cet archipel de l'Atlantique Sud que revendique l'Argentine.

Lourdes pertes humaines

D'une superficie de 12 173 km2, l'équivalent de l'Ulster, ingrat, pluvieux et venteux, où l'arbre ne pousse pas, il est constitué de deux îles principales aux côtes dentelées, que l'on désigne tout bonnement par leur position géographique l'une par rapport à l'autre, «East Island, West Island», et de pas moins de 778 îles et îlots. Seules quinze d'entre elles, battues par un océan presque toujours peu clément sous cette latitude, les 50e Hurlants, sont habitées, la plupart du temps par une seule famille qui y mène une existence austère de Robinsons.

Désormais, les Malouines sont parées pour faire face à toute agression, ce qui n'était nullement le cas le 2 avril 1982. A l'aube, ce jour-là, 5 000 solda