Les Birmans votent, ce dimanche, pour la première fois depuis 20 ans. Un scrutin qualifié de mascarade en Occident en l'absence de l'opposante Aung San Suu Kyi, mais considéré par une partie de l'opposition comme une étape nécessaire vers une évolution du régime militaire.
Plus de 29 millions de personnes étaient appelées aux urnes dans 40.000 bureaux de vote, alors que le parti pro-junte était déjà accusé de fraude. Les résultats sont attendus en principe dans la semaine.
En 1990, l'élection avait été remportée par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la lauréate du prix Nobel de la paix, qui n'a jamais pu prendre le pouvoir et demeure aujourd'hui en résidence surveillée. Aujourd’hui, la LND boycotte ce scrutin et a donc été dissoute.
Cette fois, soulignent les experts, le régime a pris ses précautions pour s'assurer de la victoire, avec parmi les enjeux majeurs la participation, sujet qui a fait l'objet d'un violent débat au sein de l'opposition. Certains jugent en effet le scrutin indispensable, même s'il ne faut pas compter en mois, mais en années, pour espérer une ouverture politique. «Boycotter les élections ne sert à rien, dit ainsi à l'AFP Khin Maung Swe, chef de la Force démocratique nationale, dans l'opposition. Beaucoup de gens viennent déposer leurs bulletins (...). Ils n'ont pas pu le faire depuis longtemps»
La très controversée constitution de 2008 réserve un quart des sièges aux militaires en activité dans les deux futures assemblées na