Tout sourire, Myin Thut sort d'un bureau de vote de la périphérie de Rangoun, sa petite carte d'électeur blanche à la main. 40 000 bureaux ont été improvisés dans le pays, dans des écoles, mais aussi dans des halls de bâtiments publics. Le jeune homme a lui voté dans une usine de confection. «Je suis arrivé dix minutes avant l'ouverture. Il y avait déjà une vingtaine de personnes. L'ambiance était bon enfant, je n'ai vu qu'un seul policier endormi dans le bureau», sourit l'étudiant. Comme 45% des 29 millions de Birmans appelés aux urnes hier, Myin Thut a moins de 38 ans et votait donc pour la première fois. Faute de véritable campagne électorale, c'est dans l'isoloir qu'il a découvert les partis en lice dans sa circonscription. «Il y en avait trois, je n'en connaissais qu'un : le parti pro-junte, USDP, pour lequel je ne voulais surtout pas voter. Leur logo est facile à reconnaître, c'est une tête de lion. Du coup, j'ai coché une autre case au hasard.»
Les rues du centre de Rangoun sont restées étonnamment calmes hier. Quelques camions de police patrouillaient pour décourager toute tentative de manifestation. Pas de longues files d'attente devant les bureaux de vote. Le taux d'abstention pourrait être important. En boycottant le scrutin, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui avait remporté 80% des sièges en 1990, a probablement dissuadé les électeurs d'aller voter. Le parti d'Aung San Suu Kyi a choisi de stigmatiser une élection qui n'a rien de dém