Après plus de deux mois d’attente et d’anxiété, c’est le soulagement dans la ville d’Akbou, en Kabylie. Les huit jeunes gens accusés de n’avoir pas respecté le ramadan ont été relaxés hier. Le parquet avait requis de deux à cinq ans de prison. Devant le tribunal, les centaines de personnes réunies pour soutenir les accusés ont accueilli avec euphorie l’annonce du verdict.
Dans la commune d'Ighzer Amokrane, le 29 août en fin de matinée, Arab Cherkaoui retrouve des amis dans le local qu'il vient d'obtenir dans le cadre d'un plan gouvernemental d'aide à l'emploi des jeunes. Depuis le début du ramadan, ils ont l'habitude de se réunir dans cet immeuble dit «des 100 locaux» pour fumer et manger à l'abri des regards. «C'était une journée comme les autres, j'ai fait un peu de café et j'étais en train de le boire, raconte Arab Cherkaoui. J'ai vu la police arriver et tenter de forcer à la hache la porte de l'immeuble. Ils m'ont dit que c'était interdit de manger pendant le ramadan, qu'ils devaient m'embarquer et que j'allais payer pour ça.»
Au même moment, Yacine (1) fume une cigarette sur le toit de l'immeuble. «J'étais là parce que je ne peux pas manger chez moi. Ma famille prie et fait le ramadan. J'étais caché, je ne suis pas allé fumer devant une mosquée ou dans la rue, je n'ai provoqué personne. Ils sont venus avec tout le commissariat, on aurait dit qu'ils venaient prendre Ben Laden», raconte-t-il.
Samir, lui, passait simplement par là quand les