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Libération

Biens mal acquis : la justice valide la plainte

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Afrique. La Cour de cassation a jugé recevables hier les poursuites contre des chefs d’Etat au patrimoine douteux.
publié le 10 novembre 2010 à 0h00

Plusieurs ploutocrates vont devoir changer d’adresse. Hier, la Cour de cassation, plus haute juridiction française, a validé la plainte avec constitution de partie civile déposée par des ONG (Transparence International, épaulée par Sherpa et le Comité catholique contre la faim et pour le développement) visant des détournements de fonds publics par les familles Bongo, Nguesso et Obiang, respectivement au pouvoir au Gabon, au Congo-Brazzaville et en Guinée-Equatoriale. Rien qu’en France, elles collectionnent comptes en banque, appartements dans les quartiers chics et voitures de luxe.

Feu Omar Bongo disposait à lui seul de 11 adresses parisiennes, son fils et successeur Ali se contentant de trois guimbardes (Ferrari, Mercedes et Porsche, d’une valeur de 335 000 euros). Chez les Nguesso, le neveu Wilfried se distingue avec six propriétés et neuf voitures de luxe. L’ensemble des «biens mal acquis» détenus en France par ces trois familles est évalué à 160 millions d’euros.

L’arrêt a été obtenu de haute lutte, le parquet de Paris s’acharnant depuis trois ans à contester la recevabilité des plaignants, au motif que seuls les Etats directement lésés pourraient se proclamer victimes de pillage.

Ce raisonnement, entériné par les G8 ou G20 en dépit de belles déclarations d’intention, contribue généralement à bloquer les procédures de restitution. L’an dernier, la justice suisse, pourtant vaillante en la matière, avait été contrainte de rendre 2 millions d’euros aux héritiers du maréchal M