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Analyse

Irak : le danger du statu quo

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Le Premier ministre Al-Maliki est reconduit, mais les tensions restent vives au sommet de l’Etat.
publié le 13 novembre 2010 à 0h00

Tout ça pour ça. Il a fallu huit mois de tensions, de tractations et de vacuum au sommet pour… revenir à la case départ en Irak. Les législatives de mars n’ayant pas accouché d’un vainqueur évident, Nouri al-Maliki, le Premier ministre (chiite) sortant, a été chargé de former un nouveau gouvernement. Le président (kurde) Jalal Talabani, aux fonctions essentiellement honorifiques, a été reconduit. Et la présidence du Parlement a été confiée à un sunnite, comme sous la législature précédente. Revue des paradoxes irakiens du moment.

Paradoxe n°1 : Comment le gagnant a-t-il perdu et vice versa ?

En mars, les électeurs irakiens avaient désigné Iyad Allaoui vainqueur d’une courte tête (2 sièges) face à son rival Maliki. Ce chiite au passé d’ex-baassiste a raflé les voix de la communauté sunnite en se présentant comme un laïque et le garant d’un Irak unifié, face aux communautarismes chiite et kurde. Mais Allaoui, dont le principal mérite est d’avoir ramené les sunnites dans le jeu politique, n’a jamais réussi à former de gouvernement. Poussées par Téhéran, les trois principales formations chiites ont fini par se mettre d’accord sur la reconduction de Nouri al-Maliki, malgré leurs divergences.

Les sunnites, qui pouvaient prétendre à la présidence de la République, se sont aussi vu barrer la route au profit du Kurde Talabani, pourtant très affaibli. La liste Iraqiya d’Allaoui devra donc se contenter du perchoir au Parlement, du portefeuille des Affaires étrangères et