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Libération

Karl-Theodor zu Guttenberg, baron bling-bling de la politique allemande

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Karl-Theodor zu Guttenberg en août 2010 (REUTERS/Michael Kappeler/Pool)
par Anna Sauerbrey
publié le 15 novembre 2010 à 18h16

C'est une photo prise à New York qui a révélé ses qualités de star. En 2009, quelques semaines après avoir été nommé ministre de l'Economie par la chancelière allemande Angela Merkel, le noble Karl-Theodor zu Guttenberg, jeune député conservateur bavarois, se rend aux États-Unis pour une mission délicate. C'est l'avenir du constructeur automobile Opel qu'il faut défendre auprès de la maison-mère General Motors. Au milieu de Times Square, un photographe dégaine son appareil. En boîte, l'image qui représente Guttenberg encore aujourd'hui: l'homme du monde, sérieux mais décontracté, un bouton de son costume défait, souriant mais pas trop... le tout sur un fond étincelant.

Selon de récents sondages, Guttenberg est aujourd'hui le politique le plus populaire d'Allemagne. Angela Merkel, sa bienfaitrice, n'est qu'en deuxième position. Journaux comme tabloïds, du «Spiegel» au «Bild», le considèrent déjà comme un futur candidat à la Chancellerie. Ce lundi, Guttenberg, qui dirige désormais le ministère de la Défense, affronte un nouveau défi, dans un cadre moins séduisant que Times Square. Le congrès des conservateurs se rassemble à Karlsruhe. Le ministre devra y persuader ses amis politiques de soutenir une profonde réforme de l'armée.

Le baron veut suspendre la conscription générale et réduire le nombre de soldats de 245.000 à une fourchette allant de 190.000 à 150.000 hommes. L'objectif: mettre en place un