Menu
Libération
Portrait

Alpha Condé, un éternel opposant à la tête de la Guinée

Article réservé aux abonnés
Le vainqueur de l’élection a passé trente-huit ans de sa vie en exil forcé.
Alpha Condé lors d'un meeting au Palais présidentiel à Conakry, le 6 novembre 2010 (AFP Issouf Sanogo)
publié le 17 novembre 2010 à 0h00

La tension et la colère d’une partie de la population persistent en Guinée, où Alpha Condé a été déclaré vainqueur, lundi soir, d’une élection présidentielle à rebondissements. Plusieurs villes et des quartiers de Conakry, la capitale, sont ainsi été quadrillés par l’armée. Objectif : limiter les explosions de colère des partisans de Cellou Dalein Diallo, qui se rêvait premier président issu de l’ethnie peule en Guinée, mais n’a été crédité que de 47,4% des voix au second tour, contre 52,5% à Alpha Condé.

Malgré la présence des soldats, la maison d'Oussou Fofana, le directeur de campagne de Cellou Dalein Diallo, a été détruite hier à Conakry par des partisans d'Alpha Condé. Des pick-up de l'armée auraient aussi «ramassé des Peuls» dans les faubourgs de Conakry et des villes de province, selon l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de Diallo. Le candidat perdant a dénoncé la «brutalité sauvage» des militaires à l'encontre de ses partisans, qui déplorent quatre morts, dont deux tués par balles par des militaires.

Fraudes. Alpha Condé, opposant de toujours, voit aboutir le combat de toute une vie. Né le 4 mars 1938 à Boké, en Basse-Guinée, dans une famille de commerçants malinkés, cet ancien président de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (Feanf), vivier de nationalistes africains dans les années 60, accède enfin à la magistrature suprême. Le voilà vainqueur, dans des conditions certes contestées, d'un scr