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Libération
Analyse

Le virage conservateur de Merkel

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A la veille d’une année électorale cruciale, la chancelière allemande cherche à rassurer son parti.
publié le 17 novembre 2010 à 0h00

Combative et plus conservatrice que jamais. C'est ainsi qu'Angela Merkel s'est présentée aux délégués de son parti (CDU), réunis en congrès annuel à Karlsruhe ces deux derniers jours. Avec une cote de popularité au plus bas, un gouvernement qui se déchire et un électorat conservateur démoralisé, la chancelière n'avait d'autre choix que d'appliquer la méthode Coué. L'opposition en a donc pris pour son grade : «Le SPD fuit les responsabilités et la réalité», a-t-elle ironisé en reprochant aux sociaux-démocrates de passer leur temps à renier la politique qu'ils ont menée pendant les dix dernières années. Les écologistes aussi ont été malmenés : «Ils sont toujours contre.»

Après avoir décrété la mort du multiculturalisme il y a quelques semaines, Angela Merkel n'a pas lésiné sur la défense de la chrétienté. «Il n'y a pas trop d'islam en Allemagne, mais plutôt trop peu de christianisme», a-t-elle déclaré sous un tonnerre d'applaudissements, appelant la société allemande à discuter plus activement des valeurs chrétiennes qui la structurent. Elle a rappelé que, bien sûr, tout étranger prêt à apprendre la langue et à respecter les lois était le bienvenu en Allemagne, mais que son parti ne tolérerait plus une «immigration qui pèse sur le système social».

Erreurs. Caressés dans le sens du poil, les délégués conservateurs ont donc docilement réélu leur présidente avec un score honorable de 90,4%. Ils ont approuvé sans mot dire la suppr