C’est le scénario alarmant que redoutaient les autorités et les humanitaires en Haïti. La propagation du choléra est en train de s’accélérer dans ce pays terrassé par le puissant séisme du 12 janvier et aujourd’hui confronté à une épidémie qui a fait 1 100 morts d’après un nouveau bilan diffusé hier. Selon les autorités, 18 382 personnes sont à ce jour affectées par cette bactérie hautement contagieuse. En moins de trois semaines, le chiffre a été multiplié par six.
Rien que dans la capitale, soumise à des conditions sanitaires désastreuses, 46 personnes sont décédées. «A Port-au-Prince, nous sommes dans une phase ascendante de l'épidémie, note Frédéric Penard, directeur des opérations d'urgence de Médecins du monde (MDM). On va devoir faire des efforts continus pendant plusieurs mois.»
Gestion des corps. Signe d'une dégradation de la situation, l'enterrement des cadavres est devenu «le gros problème des derniers jours», avancent plusieurs urgentistes. «J'ai vu au moins cinq corps abandonnés dans la rue à Port-au-Prince, raconte un responsable de l'ONU joint hier par téléphone. Les familles refusent d'enterrer leurs proches. Les ONG doivent les prendre en charge et faire pression sur les autorités pour trouver un lieu.» Un responsable de Médecins sans frontières confirme le constat : «On se prend la tête des heures et des heures pour savoir qui va s'occuper de la gestion des corps.» Rien n'indique que l