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REPORTAGE

«Le terrain est fertile pour le choléra»

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Dans la capitale haïtienne, les malades affluent auprès des ONG, sans que l'épidémie ne semble se calmer.
Des travailleus de la Croix-Rouge transporent le corps d'une victime du choléra à Port-au-Prince. (Eduardo Munoz / Reuters)
publié le 21 novembre 2010 à 20h06

Jean Nelson a marché pendant deux heures pour venir jusqu'ici. Il était au collège et en rentrant chez lui, il s'est couché. A son réveil, il a senti «une faiblesse» et il a eu la diarrhée durant 5 heures. Alors, l'adolescent fragile de 19 ans s'est rendu au Centre de Traitement pour le Choléra de Médecins sans Frontières de Tabarre, à côté de l'aéroport de Port au Prince. Il est aujourd'hui dans l'une des 16 tentes d'hospitalisation de l'organisation humanitaire. «J'ai toujours mal», dit-il, «je ne sais pas combien de temps je vais rester».

Tout autour, des malades gémissent sous les tentes. Le centre est complètement isolé de l'extérieur. Pour entrer et passer d'une zone à l'autre, il faut se laver les mains à l'eau chlorée, afin d'éviter la transmission de la maladie. La première tente est celle du triage. Aujourd'hui, ils sont une douzaine qui viennent d'arriver. Sur une civière, un jeune sous perfusion a les yeux à moitié fermés. Il arrive tout juste à se relever pour vomir à profusion. Trois enfants sont allongés, les habits souillés par les excréments.

Le centre de Tabarre a d'abord servi comme un centre post-opératoire après le tremblement de terre du 12 janvier. Il était appelé à la fermeture mais MSF a finalement décidé de le convertir en centre de traitement du choléra fin octobre, alors que l'épidémie se confirmait. «Nous sommes en fait un centre de référencement, on s'occupe des cas les plus sévères, qui ne peuvent pas être traités d