C'est un sommet qui se veut «historique». A l'issue de deux jours de discussions, les dirigeants des 28 pays de l'Alliance atlantique, réunis à Lisbonne, ont décidé d'une nouvelle et ambitieuse stratégie, en rupture avec celle qui dominait. Au programme, le retrait en bon ordre d'ici à 2014 de la majorité des troupes de l'Otan d'Afghanistan, où elle a déployé 150 000 hommes. Sa nouvelle coopération avec la Russie, qu'elle associe à la mise en œuvre d'un bouclier antimissile en Europe. Enfin, une modernisation et une réorganisation pour adapter ses structures aux futures missions des corps expéditionnaires, qui interviendront, selon la nouvelle stratégie, pour régler des crises dans le monde.
Est-il réaliste de quitter l’Afghanistan d’ici à 2014 ?
Sur ce dossier, l'Otan joue sa crédibilité. Si le retrait se passe mal, si les insurgés prennent Kaboul ou une grande ville dans les mois ou les années qui suivent, celle-ci en sera durablement affectée. Pas question dès lors d'un départ comparable à celui de l'Armée rouge en février 1989 qui ressemblait à une retraite. Le retrait des troupes de l'Otan sera progressif et décidé «district par district à partir du printemps prochain» jusqu'à parvenir au transfert total de la sécurité au gouvernement afghan. Selon le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen, la date de ce départ est gravée dans le marbre. «Tout le monde a signé», a-t-il indiqué hier sur la chaîne ABC. Il n'a pas voulu