«L'Eglise catholique n'est-elle pas fondamentalement contre l'utilisation du préservatif ?» A cette question, tous les papes étaient montés sur leurs grands chevaux. «Dans certains cas», le préservatif peut être un moindre mal, a pour sa part répondu Benoît XVI dans un livre d'entretiens avec un journaliste allemand, Lumière du monde, qui sortira demain en Italie (le 3 décembre en France chez Bayard). Mais l'Osservatore romano, le quotidien du Vatican, a déjà publié de larges extraits confirmant que, pour la première fois, un souverain pontife envisageait le recours au préservatif «quand l'intention est de réduire le risque de contamination» du sida. Dans ce contexte, «cela peut être un premier pas pour ouvrir la voie à une sexualité plus humaine». Et Joseph Ratzinger de citer un exemple : «Il peut y avoir des cas individuels, comme quand un homme prostitué [une femme prostituée dans la version italienne, ndlr] utilise un préservatif, où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un début de responsabilité.»
Si, par le passé, des évêques où des théologiens comme le Suisse Georges Cottier, proche de Jean Paul II, avaient estimé que l'usage du préservatif était «légitime» dans certains cas pour éviter un péché plus grand - l'homicide - Benoît XVI était resté inflexible. En mars 2009, lors d'un voyage en Afrique, il avait été jusqu'à soutenir que le préservatif «aggravait» le problème du s