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grand angle

«Un château de cartes qui dépend des dons»

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par Fabrice Rousselot, De notre correspondant à New York
publié le 23 novembre 2010 à 0h00

Sean Penn a détaillé pour Libération les motivations de son engagement.

L’aide internationale

«Beaucoup d’argent a été promis lors de la conférence des donneurs, mais très peu a été versé. Comment va-t-on commencer la reconstruction ? Il faut impliquer les entreprises, créer des emplois. Mais il faut de l’argent et de l’expertise. J’ai connu un séisme de force 7 en Californie dans les années 70 : il a tué 20 personnes, pas 200 000. Ce n’est pas le tremblement de terre qui tue les gens, c’est la pauvreté. La reconstruction doit se faire avec les Haïtiens et ils sont prêts. Ici, une personne sur 200 vous demande de l’argent, les autres vous demandent du travail. Ce sont des survivants. Ils ont une volonté formidable.»

Les camps

«Aucun camp n’est dans ce qu’il est convenu d’appeler "une bonne situation". Ils ont tous de très mauvaises conditions d’hygiène, y compris le nôtre. Ils n’offrent qu’une protection très relative. Ce sont comme des châteaux de cartes qui dépendent des dons et de la bonne volonté des individus. Si on ne prépare pas à l’avenir, il y aura une crise inévitable. Parce qu’en Haïti, les camps sont par définition "statiques". L’objectif devrait être d’aider les gens à retrouver une maison en dur où ils seraient plus en sécurité. Mais aujourd’hui, presque un an après le séisme, il n’existe que 5 000 structures d’accueil à Port-au-Prince. Elles peuvent loger 25 000 personnes, alors qu’il y a entre 1,2 million et 1,8 million de réfugiés. On est loin du compte.»

Les ONG

«Nous sommes l’organisation