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Analyse

En rouge et contre tous

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Paranoïaque et stalinien, le régime de Kim Jong-il ne tient que grâce au chantage nucléaire… et à Pékin.
publié le 24 novembre 2010 à 0h00

La Corée du Nord, qui a consacré des ressources énormes à l’obtention de l’arme atomique tout en laissant mourir de faim deux millions de ses habitants dans les années 90, est très certainement prête à tout. Elle l’a démontré une fois de plus hier en faisant tomber une pluie d’obus sur la petite île sud-coréenne de Yeonpyeong, où les militaires sud-coréens effectuaient un exercice militaire avec leurs alliés américains pour contrer une éventuelle attaque venue du Nord. Il s’agit de l’un des plus graves incidents survenus depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953. Il fait suite à la révélation, par des scientifiques américains invités à Pyongyang pour le constater, qu’en plus d’une filière au plutonium, le dernier régime stalinien de la planète et première dictature communiste héréditaire, possède désormais plus d’un millier de centrifugeuses potentiellement capables de produire une bombe à l’uranium, et surtout de vendre au plus offrant cette technologie militaire.

«Mer de feu». Qualifiée d'«Etat voyou», par Washington sous George W. Bush, la Corée du Nord survit, depuis la chute du communisme en Europe en 1989, en monnayant sa capacité de nuisance. Avec une agriculture et une industrie dévastées par le collectivisme, Pyongyang ne dispose que d'un seul atout : sa force de frappe militaire. Depuis vingt ans, l'habile Kim Jong-il est parvenu, en lançant plusieurs missiles (dont l'un au-dessus du Japon), en effectuant deux essais atomiques, en vendan