Le Parlement israélien a encore reculé l’échéance, déjà improbable, d’un accord de paix avec les Palestiniens et les Syriens, en adoptant une loi prévoyant le recours à un référendum avant tout retrait de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, conquis et annexés par Israël en 1967. Selon ce texte, voté lundi soir, une consultation populaire sera indispensable si une majorité parlementaire qualifiée des deux tiers (80 députés sur 120) en faveur d’un retrait n’est pas atteinte. Or, une telle majorité est exceptionnelle en raison de la polarisation des forces politiques israéliennes.
Ce référendum, qui serait une première en Israël, complique encore un éventuel accord de paix, alors même que les négociations entre l'Etat hébreu et les Palestiniens achoppent depuis des semaines sur le dossier de la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Les pourparlers entre Israël et la Syrie, qui avaient repris en 2008 par l'intermédiaire de la Turquie, sont gelés depuis l'opération militaire israélienne de janvier 2009 dans la bande de Gaza. «Cette loi reflète l'hostilité à la paix de ceux qui l'ont votée», estime Yossi Alpher, spécialiste du processus de paix israélo-palestinien, faisant allusion au vote de la loi par une grande majorité des députés de partis de droite et nationalistes religieux. Le parti centriste Kadima a voté contre, et la majorité de députés travaillistes se sont abstenus. Yossi Alpher ajoute : «Pour les députés de droite, c'est une sécurité