A la fin du débat de plus de deux heures retransmis par la télévision nationale, ils se sont serrés la main et même donné l'accolade. Déjouant tous les pronostics, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont affrontés, jeudi soir, de manière on ne peut plus courtoise, sans invective ni éclats de voix, se tutoyant le plus souvent. A trois jours du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, ils ont ainsi adressé un signal d'apaisement à leurs partisans qui, au cours des derniers jours, se sont opposés violemment à plusieurs reprises. Jeudi, un supporteur du président sortant, Laurent Gbagbo, a d'ailleurs été tué dans l'ouest du pays dans des heurts entre les deux camps.
C’était la première fois qu’un tel débat était organisé dans cette ancienne colonie française et, si l’on en croit Laurent Gbagbo, il s’agirait même d’une première en Afrique de l’Ouest. Debout derrière des pupitres transparents, les deux candidats qui se faisaient face prenaient la parole à tour de rôle par tranche de trois minutes.
Dans l'ensemble, les échanges ont été urbains. Originaire du nord du pays, et longtemps ostracisé dans son propre pays au nom de l'ivoirité, Ouattara n'a cessé de donner du «mon frère» ou du «Laurent» à son adversaire, comme pour mieux souligner leur appartenance commune à cette nation indépendante depuis cinquante ans. A la manière d'un F