Haïti sous les gravats, Haïti ravagé par le choléra, et ce malgré l’aide internationale massive qui peine à reconstruire le pays. Cette présence étrangère indispose un peuple fier et interroge la communauté internationale quant à son efficacité. Haïti est le terrible exemple d’une double impuissance, celle des structures onusiennes, malgré la mobilisation généreuse de par le monde, celle d’un peuple qui fut pionnier en matière de liberté, mais qui n’arrive pas à échapper à la malédiction de la corruption. Depuis sa révolutionnaire émancipation en 1804, la première république noire du monde ne cesse de vivre une douloureuse oscillation entre indépendance et dépendance. Haïti constitue presque un cas d’école des inconséquences de notre monde globalisé. Les casques bleus népalais qui viennent d’être violemment pris à partie par la population incarnent cette tension entre la tentation du bouc émissaire et l’impuissance des puissants. Le 28 novembre, se tiennent des élections présidentielles, suffiront-elles à changer la donne ? Haïti peut-il s’en sortir seul ?
Raymond Delerme historien et politologue, prépare un livre sur Toussaint Louverture, héros de l'indépendance.
Jean Métellus neurologue spécialiste des troubles du langage, poète, dramaturge et romancier.
Raymond Delerme : C'est une fausse question car aucun pays ne peut s'en sortir en pratiquant l'autodéveloppement ou en optant pour une politique autarcique, surtout à l'époqu