Menu
Libération

La Bolivie abaisse l'âge de la retraite à 58 ans

Article réservé aux abonnés
Le président bolivien Evo Morales brandit un poncho le 20 avril 2010 à Tiquipaya, lors de l'inauguration d'un Forum social sur le climat (AFP Aizar Raldes)
par
publié le 26 novembre 2010 à 10h06

A contre-courant de la plupart des pays, la Bolivie du socialiste Evo Morales s'apprête à abaisser l'âge de la retraite de sept ans, à 58 ans, une réforme radicale et controversée à l'impact économique incertain, au delà-des dividendes politiques.

«Nous espérons que ce sera un cadeau de Noël», a lancé Morales en pressant le Parlement d'adopter la loi avant fin décembre. Ce qui devrait être fait, étant donné la mainmise totale du parti de Morales, le MAS, sur les deux Chambres.

Socialement ambitieux, ou économiquement suicidaire selon les avis, la réforme prévoit la nationalisation des retraites, la fermeture de caisses privées (l'Espagnol BBVA et le Suisse Zurich) qui géraient la retraite de 1,3 million de Boliviens, et l'abaissement de la retraite de 65 à 58 ans.

Pour des travailleurs exposés, comme les mineurs, elle pourrait intervenir dès 51 ans, à 55 ans dans le cas d'une mère de trois enfants. Le système, fondé sur la solidarité, verra l'apport patronal augmenter de 3%, celui des employés de 0,5%, avec une contribution spéciale, «l'apport solidaire», des Boliviens gagnant plus de 13.000 bolivianos (1.320 euros). Soit 19 fois le salaire minimum, d'environ 70 euros.

La réforme intervient après deux ans de négociations entre les syndicats et Morales, lui-même ancien leader syndical. Au pouvoir depuis 2006, il suit un axe résolu de capitalisme d'Etat, redistributeur, en direction des couches longtemps défavorisées (paysans, indiens, pauvres), d'où il est lui-m