Dans les quartiers chrétiens, la police est en alerte. Autorités politiques et religieuses, société civile : de toutes parts fusent des appels au calme après la mort d’un homme, dans les affrontements entre les forces de l’ordre et les Coptes, mercredi, au Caire. Selon la police, plusieurs centaines d’entre eux auraient attaqué un bâtiment officiel pour protester contre l’interdiction de construire une église.
Dérapage. En Egypte, où les Coptes représenteraient environ 10% de la population, l'autorisation de construire une église est soumise à des règles strictes. Jusqu'à récemment, elle relevait uniquement du président de la République. Désormais l'autorisation peut être donnée par l'un des gouverneurs des 29 provinces. Les Coptes contournent l'interdit en détournant discrètement des bâtiments laïques à des fins cultuelles. Ils ne cessent de dénoncer le fait qu'il est bien plus facile de construire une mosquée, ou créer, dans un immeuble une zawiya, une salle de prière privée, qui donne même droit à une exemption d'impôt.
Ce dérapage ne peut tomber à un pire moment pour l’Egypte. Les affrontements interconfessionnels, parfois meurtriers, n’ont fait en effet que se multiplier ces dernières années, sans que l’Etat se résolve à y apporter une réponse franche, préférant se retrancher derrière des appels à l’unité du pays. De quoi alimenter chez les chrétiens le sentiment d’être marginalisés. Le mois dernier, l’assaut meurtrier contre la basilique syriaqu