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Libération

La tactique de la colonie

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Points de vue et cartes du monde avec les Editions Autrement.
par Frédéric ENCEL, Professeur à l’ESG Management School, maître de conférences à Sciences-Po-Paris.
publié le 27 novembre 2010 à 0h00

«Dans un premier temps, après la guerre des Six Jours de 1967, les gouvernements travaillistes laissent s’établir plusieurs implantations de type tactique, censées renforcer la protection de zones très sensibles comme Jérusalem, son étroit et vital corridor menant à la plaine côtière avec Tel-Aviv, la vallée du Jourdain face à la Jordanie hostile, ou encore le plateau du Golan surplombant le lac de Tibériade. Ces implantations sont alors peu nombreuses, souvent agricoles, et peuplées de laïcs travaillistes. Après l’arrivée au pouvoir du Likoud en 1977, la construction d’implantations en Cisjordanie s’accélère et prend un aspect plus politique ; il ne s’agit plus seulement de défendre ou de constituer une monnaie d’échange à venir face aux adversaires arabes, mais de s’enraciner sur une terre jugée sacrée. On passe alors à une population plus religieuse et fortement nationaliste. Le cas d’Ariel est particulier car si ses habitants votent Likoud, les laïcs y demeurent majoritaires.

«La carte nous montre un tracé de mur sinueux, Ariel constitue là encore un cas à part puisque cette ville se situe loin de la "ligne verte" (qui correspond à la frontière israélo-jordanienne d’avant la guerre des Six Jours) et qu’un profond corridor vallonné cheminant entre des villages palestiniens y mène. Ailleurs, le tracé du mur de séparation - qui se présente sous la forme d’une barrière et non d’une paroi murale sur environ 85% de sa longueur - soit épouse assez précisément la "ligne verte" (c