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Libération

Le PS déchiré sur le cas Gbagbo

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Autrefois déclaré «infréquentable» par ses camarades français, le président sortant profite d’un relatif retour en grâce.
publié le 27 novembre 2010 à 0h00

Nul doute que Laurent Gbagbo, qui se définit lui-même comme un «socialiste non pratiquant» et qui connaît par cœur la scène politique française, doit se délecter des bisbilles internes au Parti socialiste suscitées par son «cas».

A l'automne 2004, au plus fort des tensions entre Paris et le président ivoirien, le premier secrétaire François Hollande l'avait jugé «infréquentable», tandis que DSK estimait qu'il ne portait pas des «valeurs socialistes». Autres temps, autres mœurs. A la veille d'une élection présidentielle attendue depuis cinq ans, plusieurs personnalités du PS se sont rendues à Abidjan pour y rencontrer l'ancien paria, revenu en grâce malgré une série de contentieux en souffrance entre les deux pays.

«Humaniste». Mi-octobre, quinze jours avant le premier tour, Jack Lang qui dès mars 2008 était venu à Abidjan rencontrer son ami Gbagbo - «un humaniste, un homme de gauche» - était à nouveau dans la capitale économique ivoirienne. «Quel que soit le vainqueur, on a pour la première fois une élection pluraliste en Côte-d'Ivoire, et Gbagbo n'y est pas étranger, plaide-t-il. C'est un scrutin dont rêveraient beaucoup de pays africains.» Jack Lang a été précédé à Abidjan par Jean-Christophe Cambadélis, accompagné par le député Jean-Marie Le Guen. Par souci de neutralité, ce responsable du bureau national du parti souhaitait rencontrer les trois principaux candidats. Résultat, il n'a vu que Gbag