Sur le boulevard Cité Soleil, les soldats de l'ONU sont déployés, mais devant le bureau de vote, la foule est calme. Ils sont cent cinquante environ à attendre leur tour pour déposer leur bulletin dans l'urne, dans ce quartier connu comme l'un des plus pauvres de Port-au-Prince, la capitale haïtienne. «Pour nous, c'est une élection historique», assure Bonheur Delva, qui se présente comme un éducateur, «cette année a été marquée par les tragédies avec le tremblement de terre et puis maintenant le choléra. Alors désormais, nous voulons du changement. Le pays est malade et nous en avons assez de ce gouvernement incompétent. Cité Soleil est présentée comme une zone de non droit, mais nous ne sommes pas tous des voyous. Nous voulons qu'on nous donne notre chance.»
Ce dimanche, Haiti est allé voter lors d’élections présidentielle et législatives capitales, largement soutenues par la communauté internationale présente en masse dans le pays depuis le séisme dévastateur du 12 janvier qui a tué plus de 250000 personnes. Les centres de vote ont ouvert à 6 heures du matin heure locale, et à la mi journée, les violences tant redoutées pas certains n’avaient pas eu lieu. La capitale, Port-au-Prince, était très calme. Et seules quelques bagarres étaient signalées dans le sud du pays, apparemment à l’initiative de partisans de Jude Célestin, le candidat du pouvoir.
«Ils ne veulent pas que je vote !»
Le plus gros problème semblait en fait la relative désorganisation du scrutin. Dans plusieurs bureaux, les urne