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Libération
De notre envoyé spécial

Les élections à Haïti validées, malgré les manifs

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Le Conseil électoral provisoire valide le scrutin malgré de nombreux incidents et sans tenir compte de l'appel à l'annulation lancé par 12 candidats de l'opposition, qui invoquaient une fraude massive.
Un bureau de vote saccagé par des Haïtiens, frustrés de ne pouvoir voter. (REUTERS)
publié le 28 novembre 2010 à 22h33
(mis à jour le 29 novembre 2010 à 12h33)

«Une journée électorale bouclée et réussie». Telle a été la conclusion présentée dimanche soir par le Conseil électoral provisoire (CEP) en Haïti, après un scrutin pourtant émaillé de nombreux incidents. A l'évidence, le CEP n'a pas pris en compte l'appel à l'annulation du scrutin lancé quelques heures plus tôt par 12 candidats de l'opposition, invoquant une fraude massive.

Dans une ambiance quelque peu surréaliste au vu des manifestations qui avaient secoué Port-au-Prince toute l'après midi, l'organisme en charge du scrutin s'est contenté de reconnaître que des incidents avaient été enregistrés dans 56 centres de vote sur 1500 (soit 3,56%), entraînant l'annulation des opérations électorales dans ces centres là. Mais le CEP a répété sa satisfaction, annonçant un bilan plus exhaustif d'ici «48 à 72 heures», et remerciant tous les citoyens qui avaient fait le déplacement pour aller voter.

«On en a marre de Préval»

Le fait marquant de la journée avait pourtant été la demande d'annulation du scrutin par les principaux candidats de l'opposition, dont la favorite Mirlande Manigat et le chanteur star Michel Martelly. Ces derniers ont assuré que de nombreux bourrages d'urnes avaient été constatés à travers le pays et que des milliers d'électeurs n'avaient pu voter.

Durant plusieurs heures dimanche, les partisans de Michel Martelly ont organisé une manifestation dans la capitale haïtienne, en accusant le candidat du Président René Préval, l'ingénieur Jude Célestin, d'avoir «manipulé» le scrut