Les bureaux de vote ont fermé hier à 17 heures, heure locale (18 heures en France), mais tout se passe comme si l’élection présidentielle venait seulement de démarrer en Côte-d’Ivoire tant les prochaines heures seront cruciales. Quelque 5,7 millions d’électeurs étaient appelés, ce dimanche, à choisir entre deux hommes : le chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo, et l’ancien Premier ministre et leader du Nord, Alassane Ouattara (lire ci-contre). Attendu depuis cinq ans, le scrutin, qui s’annonçait très serré, est censé clore une décennie de crise ininterrompue dans l’ancienne colonie française. Laurent Gbagbo est arrivé en tête à l’issue du premier tour avec 38% des voix contre 32% à Alassane Ouattara. Mais le troisième homme, l’ex-président Henri Konan Bédié, qui a rassemblé 25% des suffrages, a appelé ses partisans à voter pour l’opposant.
Rumeurs. L'instauration, à la veille de l'élection, d'un couvre-feu entre 22 heures et 6 heures du matin, a fait monter la tension d'un cran, alimentant les rumeurs au sein de l'opposition sur de possibles fraudes.«On ne sait pas où s'en vont les urnes, confiait hier Nguessan, 29 ans, qui a voté pour Alassane Ouattara, dans le quartier d'Abobo, à Abidjan. Le vote, ce n'est pas le problème. Je prie Dieu pour que tout se passe bien après.»
Samedi, à l'occasion d'une ultime médiation du «facilitateur», le président burkinabé Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo s'est engagé à assouplir cette mesure de cou