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Portrait

La revanche à portée de main pour Alassane Ouattara

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L’ex-Premier ministre a été écarté des scrutins pendant des années.
publié le 29 novembre 2010 à 0h00

Il attend ce moment depuis tant d’années qu’Alassane Dramane Ouattara (dit «Ado») ne se laissera pas voler une victoire qu’il croit acquise. Pour cet homme posé, au débit lent, le scrutin d’hier est l’occasion de réparer une injustice historique : lui, l’ancien et unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny, qui se présente comme le meilleur économiste du pays, a été écarté du jeu politique au nom de l’ivoirité et diabolisé par une partie des Ivoiriens.

Ajustement structurel. Ouattara est pourtant né, en 1942, dans le centre du pays, à Dimbokro. Mais il a grandi au Burkina Faso, où son père - un commerçant issu d'une prestigieuse famille du nord de la Côte-d'Ivoire - a développé ses activités. A l'époque, les frontières, dessinées et modifiées au gré de l'ancien colonisateur, ne voulaient pas dire grand-chose. Après des études aux Etats-Unis, Ouattara gravit les échelons du FMI muni d'un passeport burkinabé. En 1990, le «Vieux» (Houphouët-Boigny) appelle Ado au chevet d'une Côte-d'Ivoire en proie à de sévères difficultés financières. Il dirige le gouvernement jusqu'à la mort du «père de la nation», fin 1993, appliquant sans désemparer les plans d'ajustement structurel.

Après la disparition d’Houphouët, Henri Konan Bédié lui barre la route de la présidentielle de 1995 en initiant un débat national sur «l’ivoirité». L’introduction du multipartisme, au début des années 90, a exacerbé la compétition politique dans un pays où un quart de la population est étrangère