Dans les années 80 et 90, sous le règne de Félix Houphouët-Boigny, il a manifesté dans la rue pour l'instauration du multipartisme, puis connu l'exil en France et la prison quand le Premier ministre s'appelait Alassane Ouattara. Elu président en 2000 dans des conditions qu'il a lui-même qualifiées de «calamiteuses», Laurent Gbagbo a échappé à une tentative de coup d'Etat deux ans plus tard, mais perdu son autorité sur la moitié nord du pays, contrôlée par les rebelles. Il a résisté à l'hostilité de Jacques Chirac, décidé à le dépouiller de ses prérogatives, et à l'armée française lors des affrontements de novembre 2004. Trois ans plus tard, il a su amadouer les rebelles en nommant leur chef politique, Guillaume Soro, Premier ministre.
«Le jour et la nuit». Laurent Gbagbo, 65 ans, ne s'avoue jamais vaincu. Après avoir survécu à tant de tempêtes, comment pourrait-il accepter la défaite face Alassane Ouattara, son ennemi intime ? Jeudi, lors du débat télévisé avec son rival, il a confié : «Nous avons traversé toute la crise, nous avons fait des sacrifices. […] Nous sommes arrivés à l'aboutissement…» Gbagbo est persuadé que le responsable de cette descente aux enfers du pays s'appelle Ouattara, le vrai parrain de ces rebelles qui lui ont volé son mandat. Dans un meeting, il a jugé que ce deuxième tour était un combat entre le «bien et le mal», entre «le jour et la nuit». Un langage qui n'a pas été choisi par hasard : e