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Libération

Le scrutin haïtien tourne à la débâcle

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Présidentielle . Les partis d’opposition dénoncent des fraudes massives et exigent l’annulation du scrutin.
publié le 29 novembre 2010 à 0h00

Cela sonne comme un vaste fiasco pour la communauté internationale. Hier après-midi, alors que les bureaux de vote n'étaient pas encore fermés, les principaux candidats de l'opposition, parmi lesquels la favorite Mirlande Manigat, ont tous demandé l'annulation de l'élection présidentielle en Haïti. Lisant un communiqué commun, ils se sont indignés d'une «fraude massive» menée par les partisans du candidat du pouvoir, Jude Célestin.

Personne ne savait dans l'après-midi quelle serait la suite du processus électoral pour un scrutin déterminant, convoqué onze mois après le tremblement de terre du 12 janvier avec le soutien de l'ONU. Le Conseil électoral provisoire ne s'était pas encore prononcé hier en fin de journée. Quelques heures plus tôt, le chef de la Minustah, la mission onusienne en Haïti, avait lui estimé que «tout se passait bien», évoquant seulement des «incidents mineurs».

Dans les couloirs de l'hôtel Karibe, à Port-au-Prince, l'ancien Premier ministre Jacques-Edouard Alexis assurait «avoir des informations selon lesquelles des urnes étaient déjà remplies avant le scrutin dans plusieurs endroits du pays».Et le candidat d'appeler à la mise en place d'un gouvernement provisoire chargé d'organiser un nouveau scrutin. Selon la Constitution haïtienne, c'est à la Cour de cassation de prendre cette décision.

Si la journée avait plutôt commencé dans le calme, très vite, le désordre s'est installé à Port-au-Prince et en province. Dans plusieur