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Libération
Reportage

Haïti en proie à la confusion générale

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Présidentielle . Le Conseil électoral a validé le scrutin contesté par l’opposition. Et mis la communauté internationale dans l’embarras.
Arrestation de fauteurs de trouble le 28 novembre 2010 à Tabarre (AFP Hector Retamal)
publié le 30 novembre 2010 à 0h00

Un scrutin contesté, des manifestations redoutées, un bras de fer attendu entre le président René Préval et l'opposition… Et au milieu de tout cela, la communauté internationale, en position d'arbitre plus qu'inconfortable. Au lendemain d'une élection agitée, Haïti a renoué avec une situation de crise qui lui est familière. Tout le monde s'interrogeait hier sur le scénario à venir. «Pour moi, nous sommes dans une logique d'affrontement, assure Michel Soukar, historien et analyste politique. D'un côté, les candidats qui ont rejeté le scrutin ne peuvent plus reculer. De l'autre, le pouvoir va tenter de rester sur ses positions et d'imposer son poulain, Jude Célestin.»

Dimanche soir, dans une ambiance surréaliste, le Conseil électoral provisoire (CEP), soupçonné d'être à la solde du président Préval, avait balayé d'un revers de main les dénonciations de «fraude massive» lancées un peu plus tôt par douze candidats de l'opposition, dont la favorite, Mirlande Manigat, et le chanteur star Michel Martelly, qui demandaient l'annulation de la consultation. Le CEP a, au contraire, validé le vote, allant même jusqu'à évoquer une «journée électorale bouclée et réussie». Il s'est contenté de regretter des incidents dans 56 centres de vote sur 1 500…

Echec. La confusion générale qui a saisi le pays est un véritable constat d'échec pour l'ONU et la communauté internationale, qui avaient encouragé la tenue du scrutin après le terrible trembl