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Libération

Iran : les têtes du nucléaire prises pour cibles

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publié le 30 novembre 2010 à 0h00

Pour la seconde fois en moins d’un an, un physicien nucléaire iranien a été tué, hier à Téhéran, dans un attentat à la voiture piégée. Un autre chercheur jouant aussi un rôle important dans le programme nucléaire a été blessé, selon le même mode opératoire. Selon la version officielle, Majid Shariari et Fereydoun Abbassi Davani ont été victimes de l’explosion de bombes magnétiques contre leurs voitures placées par deux hommes à moto. Leurs épouses ont été blessées.

Existe-t-il une guerre secrète contre le nucléaire iranien ?

A l'évidence. Shariari dirigeait un projet lié à la conception du cœur d'un réacteur nucléaire et son collègue serait «l'un des rares spécialistes iraniens de la séparation des isotopes», selon le site conservateur Mashreghnews. Il figure sur la liste établie par l'ONU des Iraniens soumis à des sanctions internationales pour leur rôle clé dans le programme nucléaire, sous le qualificatif de «scientifique de haut rang du ministère de la Défense». Ces deux attentats ont été perpétrés dans l'un des quartiers les plus sécurisés de Téhéran. En janvier, un autre physicien de renom, Massoud Ali Mohammadi, qui travaillait pour les Gardiens de la révolution, avait déjà été tué par l'explosion d'une moto piégée. Trois autres opérations ont visé des physiciens iraniens, dont l'enlèvement d'un chercheur travaillant sur le site d'Ispahan. Ces crimes ne sont pas signés mais on peut suspecter Israël, favorable à une opération militaire contre le program