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LE LIBÉ DES PHILOSOPHES

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par Par Florence Bellivier, professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense, secrétaire générale adjointe de la FIDH
publié le 1er décembre 2010 à 20h34

La lutte pour l’abolition a ses hoquets: sur 192 Etats, 58 exécutent encore, la palme revenant à l’Iran, à la Chine, aux Etats-Unis, l’Arabie saoudite et l’Irak; le 16 novembre dernier, 79 Etats ont approuvé un amendement à un projet de résolution discuté aux Nations unies et visant à ce que la préférence sexuelle ne soit plus considérée comme un motif d’exécution injustifié.

Mais la peine de mort hoquète elle aussi: le 11 novembre, la troisième sous-commission de l'Assemblée générale des Nations Unies a voté, par 107 voix, 38 voix contre et 36 abstentions, un moratoire universel. C'est un pays de plus qu'en 2008 – la résolution est mise aux voix tous les deux ans. Petite victoire mais la politique des abolitionnistes est celle des petits pas. « Un petit pas pour l'homme , un bond de géant pour l'humanité », la fameuse phrase de Neil Armstrong quand il débarqua sur la lune en 1969 pourra peut-être recevoir un écho si le pentothal, une des trois substances que l'on injecte aux condamnés à mort pour les exécuter et qui est fabriqué en Europe n'est plus importé.

Tel est le but de la conférence de presse qui se tient le jeudi 2 décembre à Rome, réunissant des universitaires spécialistes du châtiment capital, des avocats, des parlementaires, sous la houlette de deux ONG, Hands off Cain et Reprieve. C'est l'exécution, le 26 octobre 2010, de Jeffrey Landrigan, en Arizona, qui a relancé le débat sur le rôle de ces entreprises, puisque le produit étant épuisé, l'Etat a dû en i