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Libération

Côte d'Ivoire: le camp Gbagbo empêche l'annonce des résultats

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Après le second tour de la présidentielle, les proches du Président sortant contestent les chiffres de la Commission électorale indépendante qui a repoussé son annonce à ce mercredi matin.
Damana Adia Pickass (à gauche), représentant de Laurent Gbagbo, arrache la feuille de résultats partiels de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire des mains du porte-parole de la Commission électorale, le 30 novembre à Abidjan (© AFP Issouf Sanogo)
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publié le 1er décembre 2010 à 7h46

La tension est montée mardi en Côte d'Ivoire, où des représentants du chef de l'Etat Laurent Gbagbo au sein de la commission électorale ont empêché physiquement l'annonce de résultats partiels du second tour de la présidentielle de dimanche qui l'opposait à Alassane Ouattara.

Alors que le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) Bamba Yacouba s'apprêtait à communiquer des premiers résultats partiels pour les régions du pays, l'un des deux représentants du président-candidat au sein de la commission, Damana Adia Pickass, lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer. «Ces résultats sont faux, ils n'ont pas été consolidés!», ont affirmé à plusieurs reprises les deux hommes, dénonçant un «hold-up électoral» devant de très nombreux journalistes.

Après cet incident, le porte-parole a assuré que ces résultats étaient «bel et bien consolidés», avant de s'éclipser entouré de gendarmes.

Promise pour plus tard dans la soirée, l'annonce de ces résultats a finalement été remise pour mercredi à 11h par un responsable de la CEI.

«Logique de confiscation du pouvoir»

Alors que la publication de ces données avait au départ été promise pour mardi matin, la Côte d'Ivoire a vécu sous tension toute la journée, au milieu des plus folles rumeurs. Six fois repoussée depuis la fin du mandat de Gbagbo en 2005, l'élection est censée clore une décennie de crises politico-militaires et la partition du pays depuis 2002 entre un sud loyaliste et un nord tenu par l'ex-rébelli